mardi 4 mai 2010

Les douces violences ...

Qu'est ce que c'est ????

"ce n'est pas de la maltraitance. Ce n'est pas non plus de l'abus...C'est un bref instant où l'adulte se laisse "emporter" par un jugement, un à priori, une étiquette, un geste brusque ..."

"De très courte durée, ces moments sont fréquents, tout au long de la journée. Sans préméditation, ni volonté de faire mal à l'enfant,ces gestes, ces paroles, ces regards, placeront de manière répétée l'enfant en situation d'insécurité affective"

"c'est l'enfant étiqueté : " tu es un vrai cochon !" "qu'est ce que t'es mou" ...ou bien l'enfant exclu du groupe parcequ'il ne veut pas dormir ou encore ne veut pas manger "...

Pourquoi je vous note ces quelques phrases repris d'un livre intitulé "vivre en creche remédier aux douces violences" de Christine Schuhl ?

Nous, professionnel de la petite enfance, nous avons tous au moins une fois "jeté des paroles en l'air" sur l'enfant. Qui n'a jamais parlé de ses vacances tout en changeant un enfant ? Qui n'a jamais dit ou entendu "oh il n'est pas très beau" ou "il a le meme caractère que son père" ou "tu es un vrai bébé" ou "qu'est ce que tu es lent !" ..... ??? Ca peut tous nous arriver au moins une fois.

Ce ne sont que des exemples bien sur mais prendre conscience que la "douce violence" existe c'est aussi l'eviter. Prendre conscience que l'enfant est une personne comme nous avec des sentiments, qui a besoin d'être accompagné dans son apprentissage de la vie, d'être soutenu. Lorsque l'on s'occupe d'un enfant nous sommes avec lui et non pas avec notre copine. Le regarder, lui parler "même si nous pensons qu'il n'ecoute pas, ne comprends pas ... (si si un enfant comprend tout même lorsque vous ne dites rien !), lui expliquer ce que nous faisons sur lui "je vais te changer la couche, je vais te mettre le bavoir pour te donner à manger, je vais t'habiller ..." Lui donner un regard POSITIF sur lui § La confiance en soi, l'estime de soi est primordiale ! C'est sur sa confiance et son estime qu'il se construit...

A méditer ;o)

3 commentaires:

  1. C'est un très bel article Audrey !!!
    Très vrai !!! Je m'en souviendrai !!!
    Biz !
    Ema

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  2. A l'heure où on s'attarde tant sur la fessée, on ferai bien de parler un peu plus des violances morales qui font autant voir plus de dégâts... Une petite tape sur le cul n'a jamais fais de mal à personne (attention, je ne parle pas des enfants battus!), alors qu'une parole mal placée peut vexer à vie.

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  3. On fait tous des erreurs, on prend conscience et on essaie de faire autrement, il le faut, c'est impératif à partir du moment où l'on porte un regard d'amour et de compassion sur l'enfant qu'on a devant soi. Avec la fatigue et les soucis, on a tendance à oublier à prendre l'enfant pour ce qu'il est, on aimerait qu'il soit plus rapide, qu'il dorme, qu'il mange ; on aimerait qu'il soit autre alors qu'il n'est que lui-même et même si c'est dur, il ne faut pas oublier qu'en tant qu'adulte, on se doit d'y réfléchir, de se souvenir de la souffrance générée par ces douces violences et des violences carrément pas douces du tout de la fessée et pire encore, de la maltraitance. Pensons-y même quand on est au 36ème dessous, on a tant de responsabilité face à ces enfants qui deviendront des adultes... A moi la première qui souvent cède à l'énervement, à l'agacement avec la fatigue. On est maman, on est professionnel de la petite enfance, et on a un rôle tellement décisif dans l'avenir de ces petits êtres qui demandent juste qu'on les prennent tels qu'ils sont : en les respectant.

    Magali -maman d'une petite fille de trois ans ; enceinte de 4 mois et demi et assistante maternelle agréée.

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